Napoleon Series Archive 2020

Re: Deo-Gratias-Nicolas Godinot (1765-1811)

No wonder the soldiers called Soult as 'Bras-de-Fer' (Iron Arm).

Similar incidents in 1807:

NOTES ET DOCUMENTS DU GÉNÉRAL BARON AMEIL.
SOUVENIRS, RÊVERIES dans ma captivité à Hildesheim (Avril 1816)

TRAIT QUI CARACTÉRISE BIEN LA DURETÉ DU MARÉCHAL SOULT
Soult est un grand capitaine impassible dans la bonne et mau vaise fortune ; il est observateur, son oeil voit tout, comprend tout; il est silencieux, mais il est fort dur dans les relations du service. Il ne s'attache à personne. Les soldats l'appelaient Bras-de-fer: il était fort bien nommé.
Soult. commandant un des corps d'armée en Pologne, avait sous ses ordres un général Guyot, ancien adjudant général sous Moreau, redevenu colonel de hussards, oflicier intelligent, ayant fait de grandes preuves, et très précieux à une avant-garde. Soult avait ordonné une forte reconnaissance de cavalerie légère ; Guyot, qui devait la commander et qui connaissait le terrain, fit des repré sentations et observa que le succès de cette opération était fort incertain, et que, peut-être, il vaudrait mieux agir dans un autre sens, qu'il indiquait ; cependant il se mit en marche, mais ne cheminait qu'avec les plus grandes précautions. Soult, qui était impatient d'avoir des renseignements, arriva à la tête de cette reconnaissance et, trouvant le gros de la troupe arrêté parce que l'on fouillait une forêt, aborde le général Guyot et lui dit : « Vous allez bien lentement ! — Il va bien des précautions à prendre, Monsieur le maréchal, — Auriez-vous peur. Monsieur le général?» reprend Soult. Guyot, désespéré, porte sa troupe en avant, tombe dans une embuscade ; enveloppé par des forces supérieures, il ne pense plus qu'à vendre cher ses derniers moments.
Il est tué de plusieurs coups de lance, et reste sur le champ de bataille au milieu d'un grand nombre de braves. Soult n'était pas éloigné ; son officier d'état-major lui annonce le revers éprouvé par la reconnaissance et la mort du général Guyot. C'était son tour, répond-il froidement. Ce brave officier méritait un regret, d'autant que le maréchal l'avait poussé au désespoir en supposant qu'il avait peur.
Soult vit arriver bientôt les débris de Guyot. Mécontent du revers qu'il venait d'éprouver, il reçut mal cette troupe, la trouvant trop affaiblie.
« Où sonttousles hommes qui manquent? Ils ont pris la fuite. Où est votre général? qu'en avez-vous fait? vous l'avez abandonné! »
Un officier élevant la voix :
« Monsieur le maréchal, les hommes qui manquent sont tous étendus morts à l'entour de leur général ! »
Réponse superbe... et digne d'un Romain !
Soult ne demanda pas davantage d'explications.

ENCORE SUR LA DURETÉ DU MARÉCHAL SOULT
Le maréchal Soult était d'une dureté rebutante, ne souriant jamais. Les soldats l'avaient surnommé Bras-de-fer; avec cela, il était juste, n'oubliait jamais une belle action à la guerre, mais ne voulait pas qu'on lui demandât rien, ni qu'on lui rappelât une promesse.
Un officier de son corps s'était distingué à Austerlitz. Le maréchal le fit venir et lui dit : « Monsieur, vous vous êtes couvert d'honneur! je n'oublierai jamais votre nom et je saisirai la première occasion de vous faire récompenser. » Cet officier fut compris dans un travail, mais rayé par l'Empereur, parce qu'il n'acceptait jamais tout et rayait toujours quelques noms au hasard. C'était fort malheureux pour cet officier qui, néanmoins, ne se découragea pas. L'année suivante, il se distingua de nou veau à l'attaque de Lubeck, sous les yeux même du maréchal qui lui dit : « C'est bien, monsieur Leceps, vous êtes toujours l'homme d'Austerlitz ! »
Le corps de Soult marche sur Berlin et y passe, par division, la revue de l'Empereur qui donnait à peu près toutes les récom penses que les chefs lui demandaient. Le capitaine va droit au maréchal :
« Monsieur le maréchal, vous m'avez dit à Lubeck que j'étais encore l'homme d'Austerlitz. Je vous prie de penser à moi et de me proposer aux récompenses qu'accorde l'Empereur! »
Le maréchal tire de sa poche une proposition en faveur de cet officier pour le grade de chef de bataillon, en raison de sa conduite à Austerlitz, et pour la croix d'officier en raison de sa bravoure à Lubeck et lui dit : Lisez!... L'officier se confond en remerclments.
Le maréchal déchire aussitôt les deux demandes, et lui dit :
« Monsieur, le doute où vous avez été sur mon ressouvenir et sur ma justice me dispense de mes promesses. »
L'officier, désespéré, se fit tuer quelque temps après à Guttstadt.
Il faut convenir que la conduite de M. le maréchal eût été déplacée, même à Sparte.


Carnet de la Sabretache, 1907, p. 586-587, 595-596.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1153615/f550.image

It's easy to find this 'général Guyot' is Étienne Guyot, 1767-1807.
Does anyone have a clue for this poor 'monsieur Leceps'? I did not find him in Martinien. Maybe I just missed him.

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