Hello Kevin
"A Monsieur le comte de l'Empire Baste, colonel des marins de la Garde impériale, l'un des commandants de la Légion d'honneur.
Mon Colonel,
Conformément à vos ordres, je vais mettre sous vos yeux le tableau des disgrâces arrivées au corps d'armée du comte Dupont depuis sa capitulation faite à Baylen le 19 juillet 1808, disgrâces que les équipages de l'escadre aux ordres de l'amiral Rosily ont également partagées, et même leur sort a été encore plus triste puisqu'ils furent transportés aux Canaries et que la catastrophe arrivée dans ces îles fut plus sanglante que celle dont les îles Baléares ont été le théâtre."
(...)
"Cependant, depuis un mois, il se faisait au Pontal un armement de transports. Nous vîmes bientôt mettre ces bâtiments sur rade et nous apprîmes alors qu'une partie de ceux qui étaient à bord du ponton allaient être déportés dans les Iles Baléares et qu’un second convoi transporterait les marins de l'escadre aux Canaries. Daignez, monsieur le comte, faire quelque attention à cette destination des marins pour les Canaries, c'est-à-dire pour le plus éloigné des deux endroits, dans ce lieu où toute espérance des changements que la présence des armées françaises en Espagne pouvait opérer dans le sort des prisonniers, leur était interdite. Cette cruelle attention, monsieur le comte, des Anglais pour détruire par les voies les plus illicites et les plus déshonorantes des marins français, ne saurait vous échapper. Ce dernier exemple peut vous donner la juste mesure de l'humanité anglaise, mais ceci sera encore mieux démontré dans la suite de cet exposé"
(...)
"La chose, monsieur le comte, vous paraîtra encore plus évidente, si vous daignez considérer qu'à peu près à la même époque les Canaries, où étaient les marins de l'escadre, devenaient le théâtre d'une scène de ce genre et encore plus funeste puisque, suivant ce qui a été dit à M. le baron Exelmans, le nombre des victimes dans ces îles fut effrayant."
All in
Capitaine Gerdy, Mémoires d'un officier français prisonnier en Espagne
Published in La Sabretache, 1921, janvier-Février, p. 36.
Best Regards
Robert